Au cours des derniers mois, les voix se multiplient pour avertir des bouleversements que l’intelligence artificielle (IA) pourrait provoquer sur le marché du travail. En mars, Bill Gates prédisait déjà que l’IA pourrait « mettre fin au travail » d’ici 2035, et un rapport de l’ONU a récemment estimé que les femmes pourraient perdre trois fois plus d’emplois que les hommes à cause de l’IA (source : siecledigital.fr).
Désormais, c’est Dario Amodei, PDG de la startup d’IA Anthropic, qui lance un avertissement des plus alarmants.
Selon lui, l’essor des IA génératives pourrait éliminer la moitié des emplois de bureau débutants en l’espace de cinq ans, provoquant une envolée du chômage vers les 10 à 20 % (source : journaldugeek.com).
Ce scénario, qu’il qualifie de véritable « carnage de cols blancs », dessine un avenir proche où « 20 % des gens n’ont pas de travail », malgré des avancées extraordinaires comme la guérison du cancer ou une croissance économique décuplée (source : axios.com).
Face à l’incrédulité générale, le dirigeant – pourtant lui-même concepteur de ces technologies – exhorte les entreprises et les gouvernements à arrêter de minimiser les risques et à se préparer dès maintenant à cette révolution du travail imminente.
Dario Amodei n’est pas un observateur externe : il dirige Anthropic, l’une des entreprises à la pointe de l’IA aux côtés de Google, OpenAI ou Meta (source : journaldugeek.com). Sa mise en garde frappe donc d’autant plus les esprits.
Dans une interview récente, Amodei affirme que les modèles d’IA comme son chatbot Claude pourraient accomplir de plus en plus de tâches intellectuelles aussi bien que des humains, voire les surpasser sur certains points (source : journaldugeek.com).
➡️ Conséquence directe : Jusqu’à 50 % des postes “cols blancs” de niveau débutant pourraient disparaître d’ici cinq ans seulement.
Les secteurs concernés :
Autrement dit, des secteurs clés pour l’entrée dans le monde du travail.
Amodei alerte sur une crise de l’emploi sans précédent, avec un taux de chômage approchant les 20 % dans les économies avancées (contre environ 4 % aujourd’hui aux États-Unis) (sources : journaldugeek.com, siecledigital.fr).
« Nous, producteurs de cette technologie, avons le devoir d’être honnêtes sur ce qui arrive », déclare Amodei (source : businessinsider.com).
Il dénonce les discours rassurants comme « fondamentalement malhonnêtes » et appelle à regarder en face la possibilité d’un choc majeur sur l’emploi à très court terme.
Pourquoi les emplois débutants seraient-ils les premiers menacés ? L’analyse d’Amodei rejoint celle de nombreux experts : les IA actuelles excellent dans les tâches routinières ou basiques, souvent confiées aux jeunes recrues.
Autant de missions qui peuvent désormais être effectuées par des modèles de langage ou des agents intelligents.
« L’IA fait déjà ce que faisaient les stagiaires et jeunes diplômés », confirme Heather Doshay, directrice recrutement dans un fonds tech, qui constate qu’une personne expérimentée équipée d’outils d’IA peut produire l’équivalent du travail de plusieurs juniors (source : businessinsider.com).
Concrètement, plutôt que d’embaucher une équipe de débutants, une entreprise peut automatiser une grande partie de leurs tâches et les répartir entre quelques employés plus seniors augmentés par l’IA.
Cette tendance se reflète dans les chiffres récents du recrutement :
Le message implicite envoyé par les employeurs est éloquent : les tâches élémentaires qui servaient de tremplin aux débutants ont moins de valeur, puisqu’elles peuvent être en partie automatisées.
Au-delà des statistiques d’embauche, on voit déjà se multiplier les exemples concrets d’IA remplaçant des travailleurs humains sur des fonctions précises :
Ces signaux faibles laissent penser que la transformation évoquée par Dario Amodei est déjà à l’œuvre : les entreprises expérimentent volontiers l’automatisation partielle de certaines fonctions, surtout lorsque cela permet de réduire les coûts.
La valeur ajoutée des profils débutants se voit alors remise en question, ce qui pose un défi majeur pour l’insertion des jeunes sur le marché du travail.
En effet, comment acquérir de l’expérience si les emplois “junior” se raréfient ? Cette question, de plus en plus de parents et d’étudiants se la posent : Paul Roetzer, expert du Marketing AI Institute, remarque que de nombreux jeunes s’inquiètent désormais de savoir si un diplôme en business ou en informatique aura encore de la valeur à l’ère de l’IA (source : marketingaiinstitute.com).
Si la prédiction d’Anthropic se réalise, les implications économiques à court terme seraient considérables :
« La plupart des gens n’ont pas conscience que cela va arriver », note Amodei.
« Ça paraît fou, et les gens simplement n’y croient pas » (source : businessinsider.com).
Ce manque de visibilité et de préparation est précisément ce qui inquiète le PDG d’Anthropic : il craint que gouvernements et travailleurs ne sous-estiment la vitesse à laquelle l’IA pourrait transformer le paysage de l’emploi.
En parallèle, l’IA ne menace pas que les juniors : à moyen terme, sa montée en puissance pourrait aussi toucher des postes plus expérimentés à mesure que ses capacités s’étendent.
Dario Amodei rappelle que ses concurrents (OpenAI, Google, Microsoft…) anticipent en coulisses de profonds changements de société liés à l’IA, tout en évitant d’en parler publiquement (source : siecledigital.fr).
Même si les premiers licenciements touchent les échelons subalternes, l’équation globale du travail pourrait s’en trouver modifiée. Son entreprise a ainsi dévoilé que la dernière version de son IA “Claude” était capable de coder à un niveau quasi-humain (source : axios.com).
Demain, ce sont 90 % des tâches de programmation qui pourraient être automatisées – une prévision que Dario Amodei a déjà évoquée, évoquant une « crise existentielle » pour les développeurs informatiques si elle se confirme (source : neuron.expert).
C’est l’ensemble des cols blancs qui, à terme, pourraient voir la nature de leur travail profondément redéfinie.
Face à ces annonces alarmistes, tous les experts ne partagent pas le même point de vue. Historiquement, chaque grande révolution technologique a suscité des craintes massives pour l’emploi – qui ne se sont pas toujours matérialisées dans la durée.
« Si le progrès technologique détruisait vraiment l’emploi net, le marché du travail serait en déclin depuis l’invention de la roue », ironise ainsi un éditorialiste américain, rappelant la résilience historique de l’économie (source : ground.news).
Selon Cuban et d’autres sceptiques, le discours sur un « bain de sang » de l’emploi fait partie du battage médiatique autour de l’IA, tout comme on a pu le voir avec d’autres innovations par le passé.
Par ailleurs, de nombreux spécialistes du futur du travail estiment que l’IA va avant tout transformer la nature des emplois plutôt que les éliminer complètement :
« L’IA ne va pas conduire à la disparition pure et simple de ces postes ; elle va métamorphoser ces activités » (source : journaldugeek.com).
Dans ce scénario, les outils d’IA automatiseraient les tâches répétitives et fastidieuses, libérant du temps pour que les humains se concentrent sur des missions à plus forte valeur ajoutée (créativité, relationnel, stratégie, etc.).
On parle alors d’un modèle où l’IA deviendrait un assistant omniprésent, augmentant la productivité sans nécessairement diminuer le nombre total d’emplois.
Ce point de vue optimiste prévoit également l’émergence de nouveaux métiers liés à l’IA : par exemple, des formateurs d’IA, des éthiciens du numérique, des experts en maintenance d’algorithmes, etc., qui pourraient compenser en partie les pertes d’emplois traditionnels.
En somme, pour ces experts, l’histoire nous enseigne que le marché du travail finit par s’ajuster – à condition d’accompagner les travailleurs dans cette transition.
Néanmoins, même les optimistes reconnaissent que le court terme s’annonce difficile. L’économiste James Heckman, prix Nobel, parle d’un « choc de l’IA » inévitable : une phase de transition où de nombreux travailleurs seront déplacés, avant que l’équilibre ne se rétablisse à plus long terme (source : ai.plainenglish.io).
« Tout le monde avec qui j’ai parlé me dit que cette révolution va plus vite, est plus difficile à gérer et plus vaste que les précédentes », témoigne Dario Amodei, convaincu que l’IA constitue une rupture sans commune mesure avec les évolutions passées (source : journaldugeek.com).
Même s’il espère se tromper, il invite à ne pas s’endormir dans un faux sentiment de sécurité. Le débat reste ouvert entre, d’un côté, ceux qui voient dans l’IA un simple prolongement des automatismes passés et, de l’autre, ceux qui anticipent une rupture historique dans l’organisation du travail.
Plutôt que de céder à la panique ou au déni, Dario Amodei appelle à agir sans tarder pour atténuer l’impact de cette mutation technologique.
« On ne peut pas simplement se jeter sous le train pour l’arrêter », image-t-il, « il faut orienter la trajectoire pendant qu’il en est encore temps » (source : axios.com).
Concrètement, que faire ? Amodei suggère des mesures fortes pour accompagner la transition :
« Évidemment, ce n’est pas dans mon intérêt économique », admet le PDG, « mais ce serait une solution raisonnable au problème » (source : axios.com).
Du côté des pouvoirs publics, l’enjeu est double : anticiper et accompagner.
Des économistes suggèrent de lancer de vastes programmes de formation aux compétences numériques et à l’IA, un peu comme les campagnes d’alphabétisation à l’ère industrielle (source : ai.plainenglish.io).
L’idée serait de former massivement les employés aux outils d’IA, afin qu’ils puissent collaborer efficacement avec ces derniers plutôt que d’en être évincés.
Par exemple, intégrer l’IA éducative dès le lycée et l’université pourrait permettre aux futurs diplômés d’arriver sur le marché du travail en sachant tirer parti des systèmes d’IA (prompt design, vérification des sorties d’algo, etc.).
On parle de développer une véritable culture de l’IA chez tous les travailleurs, et pas seulement chez les ingénieurs – un défi ambitieux mais crucial.
Pour les entreprises, il s’agit de repenser l’organisation du travail en bonne intelligence avec l’IA. Cela peut passer par :
Certaines firmes pourraient choisir de ralentir le déploiement de l’IA dans certains services pour laisser le temps à leurs employés de s’adapter et de monter en compétence. D’autres, au contraire, embrasseront l’automatisation totale sur certains processus, mais auront alors la responsabilité d’aider les salariés redondants à évoluer vers d’autres rôles à plus forte valeur ajoutée.
Quoiqu’il en soit, ignorer le problème n’est plus une option viable : comme le souligne Dario Amodei, mieux vaut préparer un plan de route dès maintenant plutôt que de subir le choc de plein fouet plus tard.
L’alerte lancée par Dario Amodei a le mérite de mettre le sujet sur la table de façon frontale. Que l’on juge son pronostic exagéré ou non, il souligne une réalité : l’IA progresse à une vitesse fulgurante et commence déjà à rebattre les cartes dans le monde professionnel.
À court terme, un « choc de l’IA » est possible – voire probable – avec son lot de difficultés pour une partie des employés, notamment les plus jeunes. À moyen terme, l’histoire n’est pas écrite d’avance.
Soit nous parvenons à “rediriger le train” de l’IA pour qu’il augmente la productivité tout en laissant une place aux travailleurs, soit nous risquons de somnambuler vers un bain de sang pour l’emploi (sources : ai.plainenglish.io, morningbrew.com).
L’objectif d’un tel article n’est pas de sombrer dans le catastrophisme, mais de sensibiliser entreprises, décideurs et citoyens à l’ampleur du défi qui se profile d’ici 2030.
L’IA va sans doute apporter d’immenses bénéfices – en santé, en éducation, en croissance économique – mais, sans préparation adéquate, elle pourrait simultanément provoquer une onde de choc sociale.
Comme le conclut un analyste, « il sera passionnant de voir comment le marché du travail aura évolué d’ici là » et si la prophétie d’Amodei se réalise ou non (source : journaldugeek.com).
« En attendant, mieux vaut prévenir que guérir » : investir dès maintenant dans les compétences et l’adaptation, pour que l’IA reste un outil au service de l’humain – et non l’inverse .
Sources : Axios, Business Insider, Morning Brew, Forbes, Siècle Digital, Journal du Geek, Fox News, etc.
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